Le royaume des ménestrels

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Organisation et situation de vie des musiciens alsaciens entre la fin du Moyen Âge et la Révolution française par Hartwig Büsemeier

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ISBN: 978-3-927240-65-0 UGS : KDS Catégorie : Étiquettes : ,

Description

Découvre le monde fascinant du « Royaume des ménestrels », une œuvre complète qui met en lumière l’organisation et la vie des ménestrels alsaciens entre la fin du Moyen-Âge et la Révolution française. Écrit par Hartwig Büsemeyer, ce livre plonge le lecteur dans l’histoire culturelle et sociale de ce groupe professionnel unique.

Plonger dans le royaume des ménestrels

« Les musiciens et les chiffons – poussent sur une souche, » dit un proverbe contemporain. Les musiciens médiévaux étaient à la fois des divertisseurs appréciés et écoutés, et des marginaux sociaux dont le style de vie suscitait le dégoût. Leur mobilité et leur vie errante et instable contrastaient fortement avec un monde bien ordonné, régi par la sédentarité, la hiérarchie des classes et les contraintes des corporations.

Créer et protéger une fraternité unique

Au 14ème siècle, les musiciens alsaciens s’étaient regroupés en une grande association professionnelle régionale. Le royaume des musiciens était sous la protection du puissant seigneur de Rappoltstein, auquel les musiciens étaient soumis à l’impôt et qui, en contrepartie, s’engageait à défendre leurs intérêts et à les protéger contre les attaques extérieures. Pour se réconcilier avec l’église, ils ont choisi Marie comme patronne et se sont réunis chaque année en son honneur pour la journée des siffleurs.

Le rôle du roi de la pipe

A la tête du royaume se trouvait le roi des fifres : il avait pour mission de maintenir l’ordre parmi la foule bigarrée des musiciens et de veiller au respect des règles de la guilde. Mais il était aussi le chef du tribunal des joueurs de fifre, une juridiction à part entière dont les joueurs de fifre étaient particulièrement fiers.

Profondeur historique et grand public

Dans « Le royaume des musiciens », Hartwig Büsemeyer présente l’histoire de la confrérie des musiciens alsaciens tout au long de son histoire, de la fin du 14ème siècle à la Révolution française. Son travail s’est concentré sur l’étude de la petite vie et de la culture quotidienne des musiciens. L’auteur a pu présenter très précisément les raisons qui ont conduit à la lente décadence et à la dissolution de la confrérie, grâce à des sources inédites provenant des archives de Colmar et de Strasbourg.

Une mine scientifique et une histoire vivante

Le livre « Le royaume des ménestrels » ne s’adresse pas aux spécialistes, mais devrait être compréhensible même pour ceux qui n’ont pas de connaissances techniques. Cette contrainte rendait toutefois indispensable une introduction au sujet, car sans une explication détaillée du statut juridique et social des ménestrels médiévaux, il était difficile de rendre plausibles les différentes possibilités d’ascension professionnelle et sociale de certains membres de ce groupe professionnel. L’auteur a donc voulu éviter une présentation isolée des musiciens dans leur milieu de vie et de travail et a délibérément essayé de les intégrer dans l’histoire de l’Alsace. Les nombreuses illustrations sont là pour illustrer ce qui est dit dans le texte.

Obtiens l’histoire des ménestrels

« Le royaume des musiciens » de Hartwig Büsemeyer offre une présentation complète et approfondie des musiciens alsaciens et de leur univers extraordinaire. La combinaison d’une recherche méticuleuse et d’une narration vivante donne naissance à une œuvre qui est à la fois historiquement informée et largement accessible. Découvre le monde fascinant des amuseurs médiévaux, leur rôle social et les défis qu’ils devaient relever. Ce livre est un must pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire et à la musique. Ne laisse pas passer l’occasion d’avoir un aperçu profond d’une époque presque oubliée.

Informations complémentaires

Poids 0,880 kg
Forme du produit

Couverture rigide

Auteurs

Nombre total de pages

240

Langue du produit

Allemand

Forme du produit - détaillée

Couverture rigide

Herstellungsland

Allemagne

Contenu primaire du produit

Texte

Groupe de produits

HC/Belle-fiction/littérature narrative

Préface

[…]

Le livre qui en résulte est d’abord une tentative de présenter l’histoire de la confrérie des musiciens alsaciens sur toute la période de son histoire – c’est-à-dire de la fin du 14ème siècle à la Révolution française – de la manière la plus complète possible. Mais le point fort de ce travail était certainement l’étude de la « petite vie » et de la culture quotidienne des musiciens. (chap. 9 et 10). La source la plus importante à ce sujet était les livres de comptes de la soi-disant « confrérie inférieure », qui, à ma connaissance, n’ont jamais fait l’objet d’un travail scientifique. J’ai pu présenter très précisément les raisons qui ont conduit à la lente décadence et à la dissolution de la confrérie (chapitre 11), grâce à des sources inédites des archives de Colmar et de Strasbourg.

Ce livre ne s’adresse pas aux spécialistes, il devrait être compréhensible même pour ceux qui n’ont pas de connaissances techniques. Cette contrainte rendait toutefois indispensable une introduction au sujet (chapitre 1), car sans une explication détaillée du statut juridique et social des ménestrels médiévaux, il était difficile de rendre plausibles les différentes possibilités d’ascension professionnelle et sociale de certains membres de ce groupe professionnel (chapitre 2) et les étapes qui ont conduit à la création de la confrérie alsacienne des ménestrels (chapitre 3).

Sans un cadre historique de base, les phénomènes culturels resteraient incompréhensibles. L’auteur a donc voulu éviter une présentation isolée des musiciens dans leur milieu de vie et de travail et a délibérément essayé de les intégrer dans l’histoire de l’Alsace. Pour des recherches qui s’étendent sur une période de cinq cents ans, cette entreprise devait être compliquée, car l’Alsace a été soumise à de multiples changements politiques, sociaux et culturels au cours de cette période, comme peu d’autres paysages culturels en Europe. La « digression » du chapitre 8, en particulier, représente une tentative de traverser les siècles et vise à montrer à quelles situations changeantes de domination et de religion, de modes, de mœurs et de goûts l’Alsacien et le « Spielmann » ont été confrontés.

L’une des principales préoccupations était de laisser parler les sources elles-mêmes. Le but est d’obtenir une clarté historique et de créer un sentiment de langue et d’époque chez le lecteur. Pour rendre la présentation vérifiable, des notes de bas de page ont été ajoutées, dont la liste des sources et de la littérature donne des informations. Les nombreuses illustrations sont là pour illustrer ce qui est dit dans le texte.

Celui qui suit son sujet sur une grande zone géographique et une période de plusieurs centaines d’années peut difficilement s’attendre à avoir exploité toutes les sources possibles. Je pense avoir saisi l’essentiel, mais je sais aussi que des surprises sont possibles et que certains documents qui auraient mérité d’être inclus dans ce travail peuvent encore dormir dans les archives. L’étendue du thème des musiciens en Alsace s’est également manifestée dans les recherches menées pour ce livre, qui ne pourront jamais être considérées comme achevées, étant donné le flot ininterrompu de sources. J’ai appris relativement tard l’existence des livres de comptes de la « confrérie inférieure », qui m’ont seulement permis de présenter la « petite vie » au sein de la confrérie. Pourtant, des questions restent sans réponse ! Où sont les livres de comptes de la fraternité moyenne et de la fraternité supérieure ? N’existent-ils plus, ou sont-ils simplement cachés dans un endroit encore inconnu ? Il est possible que des documents appartenant à la famille dorment encore ! Il est également difficile de croire qu’aucun des centaines de « signes frères » des musiciens n’a survécu au temps.

Il me reste le plaisir de remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce livre. J’ai été particulièrement soutenue par Gert Dannemann des « Spielleut », mon frère Heinrich Büsemeyer et Monsieur Henri Spenlinhauer du « Cercle de recherche historique de Ribeauvillé et Environs », qui ont lu et corrigé le manuscrit terminé. Mme Ursula Rojnica des archives municipales d’Esslingen m’a été d’une grande aide pour la transcription de textes sources manuscrits difficiles. Je me souviens avec plaisir de l’accueil chaleureux du père Luc Kern et de ses aides au « Pèlerinage Notre Dame de Dusenbach ». M. Christian Gunther du Service Culturel de la ville de Bischwiller, Mme Isabelle Martz de Rosheim et M. Ivan Kaemmerlen de Vieux-Thann m’ont généreusement fourni du matériel sur l’histoire des journées de la pipe dans leurs villes d’origine. Sans l’aide non bureaucratique de certaines archives, je n’aurais pas non plus pu réaliser ce travail. Ici, mes remerciements vont surtout aux dames et messieurs des « Archives départementales du Haut-Rhin » à Colmar et des archives municipales de Ribeauvillé et Strasbourg.

Mars 2003
Hartwig Büsemeyer

Contenu

  1. Introduction
  2. Les musiciens
    • Les ménestrels au jugement de l’église
    • Les ménestrels au jugement du pouvoir séculier
    • Opinions tempérées et nuancées
  3. L’ascension sociale et sociétale des musiciens sous la protection des princes, des villes et des confréries
    • Carrière à la ferme
    • Carrière en ville
    • Ascension sous la protection d’une confrérie
    • Mise en place des rois de la pipe
  4. Les protecteurs et les patrons des musiciens en Alsace et les années de fondation du « royaume des gens du voyage ».
    • Les seigneurs de Rappoltstein
    • Le soi-disant « Pfeiferlehen
    • Les années de fondation du « Kunigrichs varender Lute ».
    • Réconciliation avec l’église
    • Réformes par Guillaume II et Eberhard von Rappoltstein
    • Droits et obligations découlant du « Pfeiferlehen
    • Une querelle seigneuriale autour de la mort d’un luthier
  5. Les rois de la pipe
    • Les rois fifres alsaciens en une courte biographie
    • Droits et devoirs du roi de la pipe
  6. Patronage et pèlerinage
  7. Règlement de la confrérie et tribunal
    • Les privilèges
    • Conditions d’adhésion à la confrérie
    • Obligations découlant du patronage
    • L’héritage
    • Le quotidien professionnel
    • Le tribunal des siffleurs
    • La cour de justice
  8. La journée du sifflet
    • Préparation et annonce de la journée du fifre
    • Mauvais temps
    • Le voyage
    • La journée du fifre à Rappoltsweiler
    • La journée du fifre à Bischweiler
    • Le déroulement de la fête
    • Nouvelles éparses sur la tradition des journées du fifre dans les autres lieux de rassemblement de la confrérie
  9. Digression : de temps en temps
    • De la guerre des paysans à la guerre de Trente Ans
    • L’Alsace sous la France
  10. Monde de vie
    • Statistiques
    • Stratification intra-professionnelle
    • L’habitat urbain
    • L’habitat rural
    • Mode de vie, mentalité et image de soi
  11. Monde du travail
    • Tradition familiale, années d’apprentissage et ascension professionnelle
    • Commande, apparence et salaire
    • Querelle de musiciens
    • Mondes musicaux – Niveau musical
    • Instruments, formations, répertoire
    • Digression : Le répertoire alsacien de chansons et de danses du 15e au 18e siècle
      La culture de la fête avant 1800 et la participation des musiciens
      Les autorités et le plaisir
  12. Crise et dissolution
    • La concurrence
    • Sur l’organisation de la musique à Strasbourg, la position particulière des Musiciens Pensionnaires de la Ville et la critique persistante des frères musiciens de Strasbourg à l’égard de la confrérie des musiciens d’Alsace
    • Musculus, acier et ses conséquences, ou : est-il permis de se produire avec deux types d’instruments ?
    • L’état de la confrérie 1745 – 1750
    • L’affaire de la tribu de Thann
    • La situation financière
    • Mesures disciplinaires des seigneurs
    • Des dépenses élevées et des gens corrompus au tribunal
    • Les dernières années
  13. Annexe
    • Principes d’édition
    • Abréviations
    • Sources et bibliographie
    • Liste des illustrations
    • Liste des lieux, pays et paysages
    • Liste des personnes

Texte de la quatrième de couverture

« Les musiciens et les chiffons – poussent sur une souche, » dit un proverbe contemporain. Les ménestrels médiévaux sont les deux à la fois : des divertisseurs appréciés et écoutés, et des marginaux sociaux dont le mode de vie inspire plutôt le dégoût.

C’est ainsi qu’au 14ème siècle, les musiciens alsaciens se sont regroupés en une grande association professionnelle. Ce « royaume des gens du voyage » est placé sous la protection du puissant seigneur de Rappoltstein, auquel les musiciens sont soumis à l’impôt et qui s’engage en contrepartie à défendre leurs intérêts et à les protéger contre les agressions extérieures. Pour se réconcilier avec l’église, ils choisissent Marie comme patronne et se rassemblent chaque année en son honneur pour la « journée des siffleurs ».

Ce livre est le résultat de longues années de recherches dans les archives alsaciennes et invite le lecteur à suivre l’organisation et l’histoire mouvementée des musiciens alsaciens sur une période de près de 400 ans.

Auteur:in

Hartwig Büsemeyer

Né en 1953 à Bielefeld, il vit à Esslingen près de Stuttgart et travaille à plein temps comme cartographe dans une grande maison d’édition du sud de l’Allemagne. En 1977, il a fondé avec des amis le groupe « Spielleut », qui joue de la musique ancienne en concert sur des répliques d’instruments historiques. Dans cet ensemble, il apparaît principalement en tant que joueur de bois, jouant de différentes sacqueboutes, flûtes, chalumeau, cornemuse, gemshorn et cromorne. Il a enregistré des disques et des CD avec les « Spielleut » et a participé à de nombreuses productions radiophoniques et télévisées.

En tant qu’auteur, il s’est intéressé très tôt aux musiciens historiques. Il s’est rapidement intéressé aux musiciens alsaciens qui, dès le 14ème siècle, s’étaient regroupés dans une grande association professionnelle régionale, la « Kunigrich Varender Lüte ». Il a étudié leurs conditions de vie et de travail ainsi que la culture musicale du Moyen-Âge à l’époque moderne.

Critiques

C’est un livre bienvenu. D’abord pour l’aspect extérieur : une bonne reliure, une mise en page impeccable, des illustrations bien identifiées, des textes très lisibles avec des notes de bas de page bien pensées, un index des lieux, un index des personnes, etc. Ensuite, et surtout, pour son contenu, qui met en lumière l’aspect artistique et musicologique, mais qui est aussi ambitieux en termes de vulgarisation.

Et en effet, la matière est d’une ampleur considérable. L’histoire des ménestrels en Alsace a longtemps été décrite par des auteurs qui en ont fait un bref aperçu au 19ème siècle. Traiter. Si l’on suit Vogeleis, qui est encore aujourd’hui la bible de l’histoire de la musique en Alsace, la bibliographie sur le sujet n’a guère augmenté depuis, soit parce que l’on a simplement ‘cloné’, soit parce que seuls de courts essais ont été publiés dans des revues spécialisées.

L’importance de l’ouvrage repose sur la vue d’ensemble thématique en commençant par la question des origines, de l’organisation et des conditions de travail de la confrérie régionale que l’on désigne sous le terme un peu médiéval de ‘musiciens’. En tout, il y a 11 chapitres répartis en trois grandes sections. Il commence par le récit qui traite de la mise en place des institutions de la confrérie, un processus qui ne peut être daté avec précision mais qui a eu lieu à l’occasion du concile de Bâle, et qui s’est – probablement – inspiré d’autres communautés régionales (par exemple les chaudronniers ou les cordonniers). Le premier témoignage souverain accordant aux seigneurs de Ribeaupierre une tutelle sur les musiciens itinérants date de 1481, mais leur rôle a pris de plus en plus d’importance à cette époque lointaine, comme en témoignent les documents de Maximilien Ier et de son père Bruno vers la fin du 14ème siècle. souligne. Le territoire qui leur a été confié est précisément décrit comme l’Alsace entre la crête et le Rhin, la forêt de Haguenau et les contreforts du Jura, ce qui invite d’ailleurs à réfléchir à l’identité de cette région, qui n’est pas nécessairement le ‘Rhin supérieur’, à travers les deux rives – celle de droite avait d’ailleurs sa propre confrérie, centrée sur Riegel dans le Brisgau et sous la protection officielle des comtes de Wurtemberg (1458). Par ailleurs, le centre de la confrérie d’Alsace centrale peut être supposé être Ribeauvillé (d’abord, semble-t-il, Villé) comme son siège principal, bien qu’une ordonnance de Guillaume II de Ribeauvillé établisse en fait trois ‘cercles’, au nord autour de Bischwiller ou Rosheim, au sud autour de Alt-Thann (p.48). En sa qualité de patron des musiciens ‘volants’, le seigneur de Ribeauvillé prélève apparemment une taxe sensible (dont l’histoire pourrait être approfondie) et exerce l’autorité qui lui a été confiée à l’aide d’une organisation à la tête de laquelle se trouve un ‘Pfifferkunig’.

Si la liste des maîtres reste incomplète, on peut néanmoins conclure qu’ils ont acquis un grand prestige, principalement à l’époque moderne – le dernier de la série était François Joseph Wuhrer entre 1787 et la Révolution (qui exerçait la fonction d’organiste et de maître d’école français) et qui a reçu sa formation musicale dans la gendarmerie française à la garnison de Lunéville.

La confrérie, qui se plaçait sous la protection de la Vierge, ce qui jouait un rôle central notamment à l’occasion du pèlerinage de Dusenbach – et qui est inscrit dans les statuts de 1606 -, disposait d’autels dans plusieurs autres localités (notamment à Alt-Thann ou à Strasbourg). Les hauts et les bas qui accompagnent la Réforme ont-ils eu un impact sur les ménestrels ? La question reste ouverte. Par contre, le fonctionnement de la fraternité peut être assez bien mis en évidence depuis l’ordre de 1494, qui a été renouvelé, entre autres, en 1606 (texte complet dans les deux langues dans une version imprimée de 1784, pages 72-75). On découvre les règlements qui ont établi une grande continuité institutionnelle (par exemple en rendant l’insigne et le meilleur instrument d’un frère décédé comme une sorte de legs à la confrérie) et bien sûr la discipline et les devoirs de l’association.

Les activités de la confrérie sont largement décrites à la lumière des archives visitées (p.220-221) ainsi que le développement principal à l’époque moderne, en particulier au 18ème siècle. On pourrait sans doute trouver beaucoup de choses sur ce qui précède ailleurs – dans les procès-verbaux d’Obernai ou dans les annuaires juridiques dispersés et dans les décrets publiés par les autorités municipales (comme ceux du Conseil XXI à Strasbourg, qui sont une véritable mine d’or dans ce domaine). L’auteur décrit les périodes fastes de cette confrérie, notamment la Journée des Chanterelles, qui fait l’objet d’un chapitre complet (avec, heureusement, une carte indiquant les lieux d’origine des 135 participants à cette rencontre annuelle, p. 126), mais malheureusement, la sélection d’images est ici très limitée. La question centrale de la coexistence d’une culture populaire et d’une haute culture officielle est au cœur des trois derniers chapitres du livre : la digression sur le répertoire pourrait être agrandie, notamment sur les changements de tonalités, de mélodies, de pas de danse, d’instruments. Qu’en est-il, avant la conquête française, des migrations des musiciens alsaciens vers d’autres régions culturelles, par exemple vers les pays romands et inversement ? De même pour la fête des bergers de Froideval près de Belfort début mai ou pour les nombreux Kilben de la région ?
La richesse du travail réalisé par H. Büsemeyer ne doit pas occulter ce qui reste à faire ou à rectifier (dans l’index, Guillaume et Wilhelm von Rappoldstein sont des personnes différentes ; Werner Burggraf p.44 devient le Burggraf Werner, etc.) La contribution de l’archéologie et de l’héraldique peut être améliorée de différentes manières. Ainsi, les fouilles de la droguerie Serpent à Strasbourg (dont la publication est annoncée par Maxime Werlé) ont révélé des fresques du 14ème siècle. Les photos montrent plusieurs musiciens. De même, l’auteur aurait pu reproduire la cornemuse qui sert d’emblème chevaleresque aux terres de Ribeaupierre, et qui date du 16ème siècle. et est conservé dans les archives d’Innsbruck.

paru dans Revue d’Alsace n° 131, 2005 par Georges Bischoff